Juste une mauvaise action (Just One Evil Act)
Auteur : Elizabeth George
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Chapman
Éditions : Presses de la Cité (2 Octobre 2014)
ISBN : 978-2258085107
800 pages
Quatrième de couverture
Le sergent Barbara Havers est catastrophé. Hadiyyah, la
fille de son cher ami Azhar, a été enlevée par sa mère et aucune poursuite judiciaire
n'est possible. Azhar n'a jamais épousé Angelina et l'enfant ne porte pas son
nom. Alors qu'Azahar se désespère, Angelina refait finalement surface avec une
nouvelle alarmante : Hadiyyah a été kidnappée sur la place d'un marché toscan.
Mon avis
Pour les inconditionnels d'Elizabeth George, dont je fais
partie, il est toujours intéressant de retrouver tous ou une partie de ses
personnages récurrents. Pour ceux qui ne connaissent pas le contexte et les
protagonistes, je déconseillerai de commencer par ce roman. Pourquoi ? Je pense
que si on n'a pas un minimum « d'affection » pour ceux qui sont présents dans
les pages, on peut avoir du mal à tenir sept cents pages. Peut-être que ce
livre aurait gagné à être allégé d'une partie de son contenu. Disons que
quelques descriptions peuvent sembler longues et superflues bien que la plupart
soient utiles à « planter » le décor et retranscrire l’ambiance.
Malgré ces bémols, cet opus m'a intéressée et tenue en
haleine,
En effet, l'auteur a l'art de ménager le suspense, de faire
durer les événements et surtout de nous emmener de ci de là, nous égarant sur
d'autres voies avant de revenir à la principale....
On croit que l'affaire est résolue, pliée et puis, un petit
truc vient tout démolir et on repart....
Elizabeth George sonde les âmes, trifouille là où ça fait
mal pour certains. Ce qui est remarquable dans son dernier écrit, c'est que des
gens « lisses », au -dessus de tout soupçon, se révèle sous un autre visage et
suivre les raisons de ces « transformations » est intéressant. On peut se
demander où elle va chercher tout ça, et bien, ce n'est pas difficile...
Posez-vous les questions suivantes : seriez-vous capable de tricher, de mentir,
de trafiquer un peu des papiers par amour ou par amitié ? Jusqu'où iriez-vous ?
Je crois qu'il faut se souvenir de cette maxime « L'amour a ses raisons que la
raison ne connaît pas » (je parle « d'amour » au sens large du terme)....
Agir ainsi c'est s'exposer, prendre des risques, mais c'est
aussi espérer un mieux, une solution, pour aider ceux qu'on aime et pour qui on
est prêt à tout ou presque ....
Voilà ce qui va faire l'essentiel de l'intrigue : les
atermoiements, les décisions intempestives et trop spontanées parfois et ce que
ces attitudes entraînent... et au milieu de ça, les personnes qui se trouvent
au cœur des situations... et qui ne suivent pas une ligne droite....
Elizabeth George fait évoluer ses êtres de papier avec
doigté (même si, cette fois-ci, on peut lui reprocher d'avoir un peu forcé le «
trait » avec Barbara Havers, qui semble avoir perdu une bonne partie de son «
sens commun »). Malgré tout, l'avancée des rapports humains, les certitudes
ébranlées, les mensonges et les trahisons sont décortiqués d'une façon
pointilleuse. En cela, il faut reconnaître qu'elle excelle mais de ce fait, le
rythme de l'intrigue s'en trouve ralenti et elle peut insupporter certains
lecteurs. L'écriture est fluide, émaillée de quelques phrases en italien (non
traduites mais simples à comprendre) lorsqu'on est là-bas. Le déroulement en
parallèle entre Londres et la Toscane donne un peu de fantaisie avec un suivi
moins linéaire. Les « seconds rôles » sont bien campés et apportent de la
nouveauté ainsi qu'un regard différent sur ce qui se passe. Certains
raisonnements ne sont pas évidents et peuvent donner l'impression d'être «
tirés par les cheveux ». Pourtant, quoique surprenantes, les pièces du puzzle
s'emboîtent et tout s'éclaire petit à petit.
Être habituée au style de l'auteur, à ses atmosphères in
(dans le commissariat, c'est un régal) et off, permet probablement de mettre en
parenthèses certaines petites imperfections.
Malgré tout, je pense que l'auteur doit rester vigilante si
elle ne veut pas lasser et faire fuir les fans de la première heure..... A bon
entendeur...
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