Lou après tout – Tome 2 : La communauté
Auteur : Jérôme Leroy
Éditions : Syros (3 octobre 2019)
ISBN : 978-2748526448
430 pages
Quatrième de couverture
Épuisée, Lou revient vers la mer afin de se laisser mourir
sur la plage où Guillaume lui a appris à nager. Marchands d'esclaves, pillards,
Entre-Deux... avec son lot d'horreurs, la vie d'après le Grand Effondrement
mérite-t-elle que l'on se batte encore pour elle ? Plusieurs rencontres
inattendues amènent Lou à continuer, malgré tout. Lou le sait pourtant bien :
c'est au moment précis où l'on baisse la garde que surviennent les pires
dangers.
Mon avis
Relais ….
A la fin du premier tome de cette dystopie, Lou se
retrouvait seule, en proie à un chagrin immense car elle avait perdu, dans de
terribles conditions, son compagnon de route Guillaume. Il était plus âgé qu’elle
et l’avait recueillie, petite fille, après le Grand Effondrement, ce moment
terrible où le monde a basculé dans le chaos. Pourquoi ? Parce que, malgré
de nombreuses personnes qui ont tiré les sonnettes d’alarme, beaucoup d’hommes
ont continué de faire n’importe quoi. La pollution, le dérèglement climatique, la
place du numérique…. Tout a été mal géré et le monde est parti en vrille. Il y
a des humains qui ont été contaminés et qui sont devenus redoutables pour les
autres. Il n’y a plus rien pour vivre décemment, il faut se battre pour
survivre mais également se cacher car les dangers sont nombreux et de formes
très variées…
Au début de nouveau récit, Lou est désespérée, prête à
mourir. Soudain, une rencontre fortuite va lui redonner, petit à petit goût à
la vie. Elle puise de la force dans les conseils que lui avait donnés Guillaume.
Il est, même mort, son roc, une présence invisible qui la porte. Et puis, il y
a la poésie, celle d’Apollinaire, de Rimbaud, leurs mots qui rappellent que la
beauté peut exister… Lou s’en abreuve, s’en nourrit car les poèmes lui
permettent de s’évader et surtout en lisant, elle sauve l’écrit….
Dans ce monde post-apocalyptique (nous sommes en 2053), rien
n’est facile, rien n’est anodin. Il n’y a plus de technologie, de moyens de transport,
de livres ….mais quelques humains essaient de s’en sortir, d’être bons les uns
pour les autres, de donner du sens aux mots humanité, partage, amour, respect….
Malheureusement, même parmi ces communautés créées pour vivre mieux ensemble,
certains essaient de dominer, d’accaparer le pouvoir, de décider et de régenter….
Lou ne rentre dans aucun moule, on ne lui dicte pas sa conduite alors forcément
la situation va devenir difficile. Luttes, péripéties diverses, rien ne lui est
épargné mais toujours elle avance, faisant des rencontres plus ou moins
heureuses, comprenant douloureusement comment le monde en est arrivé là lors d’une
conversation avec quelqu’un.
Ce qui m’a paru très intéressant, c’est le fait que « donner
d’elle » pour aider une autre personne, se pencher vers plus petit, l’oblige
à prendre le relais. Tout ce que lui a transmis Guillaume, c’est à elle de l’offrir
maintenant pour que l’histoire continue. C’est symbolique mais ça montre que
lorsqu’on y croit tous les possibles s’offrent à l’homme et qu’il y a une lueur
au bout du chemin. J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Lou et à découvrir
les nouveaux personnages qu’elle va côtoyer. On la voit évoluer, grandir, elle
est pleine de ressources, elle a de la volonté et rebondit toujours malgré les
aléas.
C’est une lecture addictive, il y a pléthore de
rebondissements. Le lecteur sent l’étau de l’angoisse qui se resserre, puis
souffle lorsque ça va mieux. J’aurais
souhaité que la discussion entre Lou et soit Maria soit encore plus détaillée,
plus fouillée mais ce sera sans doute pour le tome trois. J’ai apprécié ce
recueil et je lirai le dernier volet avec plaisir.
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