Siège 7 A (Flugangst 7 A)
Auteur : Sebastian Fitzek
Traduit de l’allemand par Cécile Maurice
Éditions : Archipel (5 Mars 2020)
ISBN : 978-2809828160
384 pages
Quatrième de couverture
Pour sauver sa fille, un psychiatre doit provoquer le crash
de l'avion à bord duquel il a pris place.
Mon avis
Jusqu’où va-t-on pour ceux qu’on aime ?
Pas de temps à perdre. C’est dès le début du roman que
Sebastian Fitzek nous fait entrer dans le vif du sujet. Nele, une jeune femme qui vit à Berlin est
sur le point d’accoucher. A l’autre bout du monde, son père, un psychiatre de
renom s’est décidé, malgré ses peurs, à prendre l’avion pour la rejoindre. Se
retrouver là-haut est une souffrance importante pour lui, il a mis en place un
fonctionnement bien particulier pour se rassurer et endurer les nombreuses heures
de vol. Il sait que son angoisse l’envahit, qu’elle est difficile à gérer et il
fait tout pour s’en sortir au mieux.
Peu après le décollage, il reçoit un appel. Un chantage odieux
lui est présenté : la vie de sa fille et de son bébé contre le crash de l’appareil.
Deux vies contre deux cent seize mais les deux vies en jeu sont la chair de sa
chair… Vous feriez quoi, vous ? En tout cas, Matt voudrait solutionner
tout ça sans morts ni d’un côté ni de l’autre mais il ne voit pas comment
faire. D’autant plus que ce qu’on exige de lui est pervers : manipuler
mentalement une de ses anciennes patientes qui est à bord. Elle perdra « la
raison » et entraînera tout le monde dans sa folie destructrice. Matta
avait envisagé tous les incidents possibles avec ce mode de transport et avait
essayé d’anticiper mais bien sûr, il n’avait pas pensé à ça. L’horreur absolue
et la mort au bout, sur terre ou dans les airs… Comment déjouer les plans de
celui qui le fait chanter ?
C’est parti pour une course contre la montre. Agir,
négocier, quel que soit le lieu, c’est à ça que sont confrontés les personnages.
Nele se bat pour sauver sa vie et celle de son bébé, Matt également, tout en
souhaitant préserver également les passagers.
Une fois, encore l’auteur mène son intrigue de main de
maître. On peut se demander où il va chercher des idées pareilles (heureusement
pas dans les faits divers). C’est impressionnant l’imagination qu’il a et l’espèce
de « logique » qu’il met en place Parce que bien entendu, à la fin,
tout s’emboîte, tout s’explique, alors que parfois, on se dit « et
celui-là, qu’est-ce qu’il vient faire dans l’intrigue ? ». Evidemment
aucun temps mort dans ce récit, le style est vif, plein de rebondissements, l’écriture
fluide (merci à la traductrice) et accrocheuse. L’auteur a tissé son texte
autour des arcanes du cerveau humain, de ses failles. Il ne manque pas d’aborder
quelques thèmes intéressants, même si cela reste plutôt « survolé » :
le véganisme, la mort, l’amour filial, l’amitié, la folie humaine au nom de
certains combats etc. Les protagonistes, bien que certains soient un peu
caricaturaux, sont intéressants. J’ai particulièrement apprécié Feli, ancienne
collègue du psychiatre qui n’écoute que son cœur pour venir en aide à Nele. C’est
une femme courageuse, qui ne lâche rien et qui se donne les moyens de
réfléchir. J’ai en outre trouvé que Matt avait une bonne idée quand il décide
de prendre le problème « à l’envers » en essayant de comprendre à qui
profitera l’écrasement. Développer un
peu plus ce qu’il note et son mode de réflexion aurait pu offrir un intérêt
supplémentaire.
La lecture a été agréable même si j’ai trouvé quelques
invraisemblances (qui ne m’ont pas dérangée plus que ça, mais je préfère me
rassurer en me disant que c’est impossible ;- ) En tout cas, c’est un vrai
page-turner et ça fait du bien de rester scotchée dans son canapé pour lire !
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