Le sang des Belasko
Auteur : Chrystel Duchamp
Éditions : L’Archipel (14 Janvier 2021)
ISBN : 978-2809840407
240 pages
Quatrième de couverture
Après la mort de leur père, cinq frères et sœurs se
réunissent dans la maison de leur enfance. Les portes se referment sur eux.
Avec une terrible révélation... Leur père, un vigneron taiseux, vient de
mourir. Il n'a laissé qu'une lettre à ses enfants, et ce qu'il leur révèle les
sidère : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l'avaient affirmé les
médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée...
Mon avis
Elle a tout vu, elle sait tout mais elle ne dira rien.
Pourtant, elle est comme un membre de la famille mais elle ne peut rien dire. C’est
la Casa des Belasko, la maison qui abrite les drames tus, les joies partagées,
les secrets non diffusés. Ils sont cinq enfants à se retrouver dans cette
demeure qui a abrité leur enfance, trois garçons, deux filles qui en six mois
ont perdu leur mère puis, plus récemment leur père. C’est d’ailleurs ce dernier
qui a demandé qu’ils se réunissent dans la maison pour lire ses dernières
volontés et découvrir ce qu’il a laissé comme témoignage. La fratrie ne s’entend
pas et les retrouvailles sont tendues. Cette soirée n’augure rien de bon
surtout lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils n’auront pas d’autres choix que de la
passer ensemble jusqu’au bout.
Décliné en cinq actes, constitués eux-mêmes de chapitres
mettant en exergue l’un ou l’autre des enfants, ce huis clos ne souffre d’aucun
temps mort et surprend le lecteur jusqu’à l’épilogue. Chrystel Duchamp a
habilement mêlé des scènes du passé à celles du présent. Pas besoin de dates
tant les situations sont claires, on sait tout de suite de quelle époque il s’agit.
Ces petits retours en arrière permettent de cerner le caractère de chacun des
enfants, de constater quels liens ils ont construit entre eux. On s’aperçoit
très vite que la rancœur, la jalousie, la colère les habitent. Il n’y a pas de
véritable unité entre eux, ils se surveillent, s’observent, même à distance
puisqu’ils sont tous adultes et vivent leur vie. Et surtout, ils n’ont rien
oublié de ce qui a pu les diviser par le passé. Alors il arrive que les langues
se délient et ça fait très mal.
Avec son écriture vive, qui fait tilt, l’auteur nous laisse
à peine respirer. Entre ce qui se passe dans la maison et les révélations qui
arrivent petit à petit, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer. Pas de
fioritures, de l’action et des rebondissements. J’ai trouvé astucieux que le
roman ne soit pas plus long. Il aurait pu être allongé avec d’autres anecdotes
du passé familial mais il aurait beaucoup perdu en suspense et en tension. Parce
que, soyons honnête, ce qui fait son intérêt, c’est le rythme soutenu qui le
constitue. En une nuit, une soirée, la vie du clan Belasko va être modifiée de
façon irréversible.
Les Belasko ne savent pas communiquer. Le père était un
taiseux et il ne se racontait pas, ses enfants ignorent beaucoup d’éléments de
son passé. Les révélations vont blesser les uns, surprendre ou déstabiliser les
autres mais quoi qu’il en soit, personne ne sortira intact de cette douloureuse
réunion de famille. Quels seront les dégâts collatéraux, les conséquences de
cette soirée tumultueuse ?
Après un premier roman coup de poing, l’auteur a su trouver
une nouvelle thématique et a réussi la passe de deux. Son texte est captivant,
plein d’énergie, les ressentis des uns et des autres sont finement analysés.
Elle montre l’influence de l’éducation, le rôle des parents mais aussi le poids
de la société bien-pensante. Un auteur à suivre de près ….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire