Vert foncé
Auteur : Alain Minsart
Éditions Les 2 Encres (25 Février 2014)
ISBN : 978-2351686591
288 pages
Quelques mots sur l’auteur
Alain Minsart est né en 1954 à Kalima (Congo), dans le pays des Lega et du Kimbilikiti. Ingénieur industriel en Sciences Nucléaires Appliquées en Belgique, il obtient le grade académique de diplômé d’études spécialisées en gestion de l’environnement de l’Université Libre de Bruxelles en 1996. Parallèlement à son activité d’ingénieur conseil, il exerce aujourd’hui une « activité-hobby » d’ostréiculteur-affineur sur l’île d’Oléron : «La Prade »
Quatrième de couverture
Printemps 2025. Le monde semble n'être qu'un morceau de viande que quelques loups affamés se disputent. Nos sociétés vivent soumises à la dictature du profit immédiat. Modes de gouvernances corrompus, accointances avec les médias, tortures et massacres : politique et dénis des droits sont devenus synonymes... Heureusement, des groupuscules subsistent et oeuvrent à la restauration de la Vérité. Ces rebelles taxés de terroristes et de secte tentent de réveiller le peuple. Comment éviter la catastrophe suprême, redécouvrir le chemin de la Connaissance et de l'Initiation? Un roman noir politico-environnemental qui nous immerge dans une représentation allégorique, quasi-biblique, d'une lutte entre les forces de l'ombre et les forces de la lumière, entre le bien et le mal, le loup et l'agneau... Le lecteur jubile d'entrer en quelque sorte dans le secret des dieux. Et si la compréhension de l'univers nous était donnée ?
Mon avis
Mon premier est l’auteur :
Un homme atypique, ingénieur en sciences nucléaires, diplômé
d’études spécialisées en gestion de l’environnement, choisissant également de «
se poser » à l’île d’Oléron pour s’installer dans l’ostréiculture.
Il aborde des sujets qu’il semble bien cerner et s’il manie une langue caustique, c’est sans doute dans le but de faire réagir le lecteur. Car il faut bien le dire ce qu’il évoque pourrait être proche de ce qui sera vécu en 2025 (date de son récit). S’appuyant sur des connaissances solides, un humour grinçant mais de bon aloi, il nous transporte dans un futur où les informations sont manipulées, transformées, où chacun vit pour soi et son profit personnel, un peu comme maintenant, parfois, même si on se refuse à le voir….mais quelques humains veillent….
Mon second est le fond :
Alain Minsard met en opposition un groupe secret, assez mystérieux et le gouvernement, qui lui, lutte contre des écologistes plutôt rebelles. Il n’y a pas vraiment de dialogues entre les uns et les autres….Pour ainsi dire pas du tout ou alors des dialogues de façade, préfabriqués, construits pour répondre à ce qu’attend la population. Les événements s’enchaînent sans répit, passant de l’un à l’autre et de temps en temps, le lecteur doit se poser pour faire le point car certaines situations donnent l’impression d’être confuses tant les personnages foisonnent sans qu’aucun ne se détache réellement. L’écriture paraît moins fluide car il faut s’accrocher et suivre toutes ces personnes.
L’auteur gratte où ça fait mal : qui de nous n’est pas
écœuré de savoir que certains articles sont conçus pour répondre à
l’obsolescence de rigueur ? Celle qu’on appelle « désuétude planifiée », cette
stratégie étant programmée pour générer de nouveaux achats prématurés ?
Que dire également, comme illustré dans le roman, de ces
tee-shirts, cousus dans le même tissu, issus du même atelier mais étiquetés
grande marque ou ordinaires et vendus à deux prix totalement opposés ? Et
pourtant, ne cédons-nous pas à certains achats de ce type ?
Ne sommes-nous pas parfois « manipulés » par la publicité ?
Bien sûr, dans le livre, tout est poussé à l’extrême mais qui sait si les
hommes n’en arriveront pas là un jour ?
Intégrant des références intéressantes, j’en veux pour preuve: Henri Laborit et son éloge de la fuite dans laquelle nous pouvons lire : « Nous ne vivons que pour maintenir notre structure biologique, nous sommes programmés depuis l’œuf fécondé pour cette seule fin, et toute structure vivante n’a pas d’autre raison d’être que d’être. », l’auteur n’a de cesse d’interpeler le lecteur….qui a du mal à souffler….
Mon troisième est la forme :
Un style particulier, le présent de narration étant majoritairement utilisé. Beaucoup d’individus peuplent les pages et on ne peut pas dire dans la première partie qui de l’un ou de l’autre va devenir le ou les héros. C’est assez particulier car de ce fait, le lecteur ne s’attache à personne. J’ai parfois eu le sentiment de regarder des hommes et des femmes, un groupuscule, s’agiter sous dans un bocal, une tour de Babel, sous mes yeux, les regardant comme s’ils étaient d’un autre monde, celui de Vert Foncé ? Les protagonistes sont peu décrits, ou alors à travers leurs actes, ce qui ne les rend pas forcément sympathiques. Vous l’avez compris, Alain Minsart ne s’attarde pas à détailler ce qui ne lui semble pas important mais il aura plaisir à glisser une « légende » oléronnaise ou une longue conversation prétexte à quelques messages scientifiques qui étoffent le contenu et donneront envie à certains d’aller plus loin dans la connaissance de l’homme et de l’univers. Il y aussi énormément de messages cachés, entre les lignes ou dans le texte mais sans que le sens soit clairement annoncé… Il faut décrypter !
Mon tout est un roman à découvrir, alliant une approche
scientifique, écologique avec les dérives des gouvernements lorsque la
politique n’est pas utilisée à bon escient…
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