Marche en plein ciel
Auteur : Gwenaëlle Abolivier
Éditions : Le mot et le reste (6 Janvier 2022)
ISBN : 9782361399023
125 pages
Quatrième de couverture
En arpentant le chemin emprunté par Robert L. Stevenson il y
a plus d’un siècle, Gwenaëlle Abolivier harmonise deux passions : l’écriture et
la marche. Chaque pas qui l’éloigne de l’immobilité du quotidien, l’ouvre
davantage à la littérature ; elle fait corps avec le paysage cévenol qui
accueille son évasion.
Mon avis
Lâchez tout, partez sur les routes !
« [….] je sais que prendre la route c’est échapper
aux lignes droites et à la circularité des idées. »
Journaliste et
productrice sur France Inter, Gwenaëlle Abolivier est partie sur le chemin
de Robert Louis Stevenson, dans les Cévennes. Elle n’avait pas, comme lui, un
âne, mais un carnet pour écrire afin de regrouper deux passions : la
marche et l’écriture.
Dans ce livre,
elle raconte cette période de sa vie qui s’apparente à une (re) découverte.
Parce que c’en est une, lorsqu’on se retrouve seule avec pour unique but d’être
en harmonie avec la nature et dans son corps, en toute conscience. Gwenaëlle a
fait quelques rencontres dont Marvejols et son ânesse. Ils ont parfois cheminé
tous les trois, l’homme était curieux du parcours de vie de Stevenson,
Gwenaëlle lui expliquait.
Son récit de
voyage n’est pas un journal de bord jour après jour. Ce sont des réflexions,
des partages, des anecdotes. Cette expérience a été enrichissante. La marche
apaise, on revient à l’essentiel, et on le sent dans son texte avec la place de
la nature, des animaux, qui s’intensifie au fil des pages. Plus on marche, plus
on s’allège, les pensées négatives s’estompent, les mots, les phrases qui
viennent à l’esprit rythment les pas, les cadencent. C’est une méditation
contemplative parfois à l’arrêt, parfois en mouvement. L’auteur sent qu’elle se recentre sur
l’instant présent, sur ce qu’elle ressent au plus profond, pour le vivre à fond.
Elle a commencé
la randonnée quand elle était enfant. Marcher est devenue une drogue, une
addiction. Les courbatures sont vite oubliées, le corps réclame sa
« dose » de kilomètres, on se sent heureux lorsqu’on a atteint le but
qu’on s’est fixés. On se retrouve à sa juste place, là où on doit être,
simplement bien sans chercher à analyser. C’est un équilibre tout naturel qui s’installe.
On profite avec une acuité affinée de chaque moment, un vol de papillon, un
chant d’oiseau, une fleur sauvage, un arbre…. Le plaisir de réussir et
d’atteindre le lieu où on voulait aller est immense, le goût de l’effort et la
satisfaction d’être arrivé sont des récompenses.
Gwenaëlle
Abolivier profite de son recueil pour nous parler de Stevenson mais également de
Johan Muir, un homme peut-être moins connu mais à découvrir. Il est né en
Ecosse en 1838, il n’était pas très courageux et passait plus de temps dehors
qu’à se préoccuper de ses études. En 1849, avec sa famille, il est parti aux
Etats-Unis et sa vie a été transformée. Il a été un des premiers naturalistes
modernes et n’a cessé de militer pour la protection de la nature. Gwenaëlle en
parle si bien qu’elle m’a donné envie de découvrir ce qu’il a écrit.
Cette lecture est agréable, elle repose. On visualise les paysages, les scènes, on entend les bruits de la nature et une fois la dernière page tournée, on se sent reposé, revigoré, prêt à se saisir de son sac à dos et de ses bâtons pour parcourir les chemins et vivre à son tour une belle aventure.
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