Venture
Auteur : Philippe Paternolli
Éditions du Caïman (24 mars 2022)
ISBN : 978-2919066988
254 pages
Quatrième de couverture
Vincent Erno, personnage atypique, ancien du « Cube »,
officine des services spéciaux, est envoyé en freelance par un ministre pour
enquêter sur un attentat ayant eu lieu au Stade Vélodrome de Marseille.
L’attentat le visait, ainsi que l’un de ses collègues. Très rapidement, après
plusieurs assassinats de témoins de l’affaire, Erno comprend que l’affaire
implique d’autres services de l’État. Peut-être même « le Cube » lui-même. Qui
était réellement visé ? Les ministres ? Pas si sûr.
Mon avis
Voilà un roman comme je les aime ! Une écriture vive,
avec de petites pointes d’humour délicat, du rythme, des personnages très
attachants et une intrigue qui se tient.
Stade Vélodrome, OM-PSG, une affiche électrique, avec des
supporters à surveiller mais pas que…il y a les « clans » de chaque
club, présidents, « huiles » de la cité et j’en passe. En plus pour
ce match de haut niveau, on retrouve le ministre de l’intérieur et le premier
ministre, tout deux candidats à la succession du président. Deux caractères et
deux vies totalement opposés, obligés de collaborer et de donner le change
alors qu’ils ne s’aiment pas…. D’ailleurs en tribune, les regards n’ont rien
d’aimable….
Coup d’envoi, le ballon part et hop la tribune officielle
explose. C’est la panique, un attentat ? Pas de blessés ouf, mais il faut
bien comprendre ce qu’il s’est passé, si seuls les hommes politiques étaient
visés ou s’il y avait un autre but (c’est le cas de le dire dans un stade de
foot ; -)….D’autant plus que le « pré coup d’envoi » a été tiré
par quelqu’un de passage, s’agissait-il d’une diversion pour que d’autres
agissent en douce?
Vincent Erno qui a travaillé pour le « Cube », un
groupe des services spéciaux (en marge des services secrets et ni « affiché »,
ni connu sur la place publique), est dépêché sur place. Il a pris ses distances
avec son ancienne activité professionnelle (il a démissionné) et entend bien
rester comme ça. Pourtant, c’est lui qu’on appelle à la rescousse. C’est sans
se presser (après tout il n’y a pas mort d’homme) qu’il rejoint Marseille après
un tour au ministère où on lui explique sa mission. Des indices ? Un
seul : l’explosif est une signature de l’ultra gauche.
A Marseille, il retrouve une ancienne collègue :
Magali. Elle est maintenant dans la police et peut lui glisser quelques
informations. Vincent, installé à l’hôtel, se rend vite compte que cette
histoire n’est pas claire mais forcément il ne comprend pas pourquoi dans l’immédiat.
Il va être nécessaire pour lui de la jouer fine d’autant plus qu’il a le sentiment
que ces ex et finalement nouveaux patrons ne sont pas vraiment clairs. Grâce
aux personnes que Magali connaît, il peut se cacher, louvoyer, enquêter….
Il fait face à des individus retors, dangereux mais il ne baisse jamais les
bras.
J’aime beaucoup le style de Philippe Paternolli, c’est très
visuel, j’ai chaque fois l’impression d’avoir les images sous les yeux.
Pourtant, il ne s’embarrasse pas de détails inutiles, il va à l’essentiel et c’est
peut-être cette façon de faire qui permet au lecteur de s’imprégner de l’atmosphère,
du déroulé des événements et d’y prendre part ou presque….
J’ai lu ce roman en apnée, fascinée par le charisme de
Vincent Erno qui remplit les pages de sa présence. Pourtant, il ne doit pas
être facile à vivre tous les jours. Mais il a un côté « sauvage » qui
me plaît énormément. Les autres personnages sont intéressants également et on s’aperçoit
que, comme dans la « vraie vie », les hommes politiques jouent
un double-jeu…tiens, qui l’eut cru ?
Un roman plaisant, prenant et sans temps mort, une belle
réussite !
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