L’affaire de la belle évaporée (A friendly game of murder)
Auteur : J.J. Murphy
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Yves Sarda
Éditions : Baker Street (3 Novembre 2016)
ISBN : 9782917559963
340 pages
Quatrième de couverture
31 décembre, New York, à l'époque de la Prohibition.
En compagnie de ses fidèles amis, Woollcott et Benchley, Dorothy Parker fête le
nouvel an à l'hôtel Algonquin. La grande star de théâtre et de cinéma, Douglas
Fairbanks, y organise une réception dans sa luxueuse suite. Alors que la soirée
bat son plein, l'un des invités, le Docteur Hurst, annonce qu'un cas de variole
vient d'être détecté, et que l'hôtel est mis en quarantaine. Le cauchemar ne
s'arrête pas là : quelques heures après le début des festivités, Bibi Bibelot,
l'extravagante vedette de Broadway, est retrouvée sans vie dans un bain de
champagne.
Dans une course contre la montre, Dorothy va mener l'enquête, épaulée par Sir
Conan Doyle, le célèbre créateur de Sherlock Holmes.
Mon avis
Une nuit à l’hôtel…..
Dans les années vingt, à New-York, dans l’hôtel Algonquin, une réception est organisée pour fêter le nouvel an par Douglas Fairbanks, dans sa suite avec des invités triés sur le volet. Certains jouent au « jeu de l’assassin » et chacun a un rôle à tenir. A minuit, rendez-vous dans le hall pour les bons vœux ! L’extravagante Dorothy Parker est là avec quelques uns de ses amis. Elle est toujours aussi spontanée, désinvolte en apparence, avec un esprit affûté qui observe et enregistre chaque détail.
Ça tombe plutôt bien qu’elle soit attentive car une des stars de la soirée, Bibi, est retrouvée morte dans le bain de champagne où elle s’était glissée, nue, devant de nombreux spectateurs et c’est Dorothy qui la découvre …. Pour comble de malheur, un cas de variole dans une des chambres implique une quarantaine pour toutes les personnes présentes et surtout aucune arrivée de l’extérieur. Impossible de faire venir les policiers pour mener l’enquête…. De plus, parallèlement à la mort de la starlette, un médaillon disparaît et des événements bizarres ont lieu…. Tout ceci instaure un climat de suspicion et de regards de travers sur les uns et les autres…. Et nous voilà dans un huis clos, un trente un décembre avec la neige et le froid omniprésents……
Mêlant habilement les personnages réels et imaginaires, dans
une atmosphère surannée et délicieuse (au sens où elle est parfaitement
décrite), l’auteur nous fait courir à sa suite d’un étage à l’autre de
l’imposant bâtiment, galopant dans les cuisines, ou nous cachant dans le
monte-charge. Il n’y a aucune difficulté
à imaginer le vieil ascenseur ou le standard avec les fiches et les boutons
rouges. J’avais presque envie d’avoir un plan de l’hôtel ou des photographies
sépia tant j’avais l’impression d’ y être. Les protagonistes sont hauts en
couleurs, tout à fait « d’époque ». On visualise les scènes mais
également les individus car les descriptions sont précises sans être lourdes.
Quant aux dialogues, ils sont truculents (bravo au
traducteur car cela ne doit pas être facile de trouver le mot juste pour garder
un humour fin et intelligent). Le matériel évoqué, le langage utilisé entre les
uns et les autres, tout sonne juste et vraiment, je le redis, l’ambiance est
très réaliste (même si je n’ai pas vécu à cette époque pour pouvoir
comparer ;-)
Dorothy Parker n’a pas sa langue dans sa poche, elle aime
les hommes et n’a pas peur de grand-chose. À elle seule elle habite le roman de
bien belle manière. Mais ses acolytes ne sont pas en reste, Sir Conan Doyle qui
veut mener l’enquête ou Woollcott, un tantinet exaspérant, ainsi que les autres
fêtards, tous ont à cœur de comprendre qui a tué Bibi et pourquoi. Une actrice
jalouse ? Un amant éconduit ? Nombreux sont ceux qui auraient pu agir
avec ce qu’ils estiment être de bonnes raisons. Mais la vérité n’est pas
toujours celle qu’on croit. Et il faudra bien Dorothy, Conan et quelques autres
pour démêler le vrai du faux.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, non pas pour l’enquête
en elle-même, bien qu’elle soit campée et imaginée avec doigté mais pour cette
promenade le temps d’un roman, dans les années Prohibition aux Etats-Unis.
J’avais presque le sentiment d’un film qui se déroulait sous mes yeux, il ne
manquait que le son… Alors, pourquoi pas une version pour le petit ou le grand
écran ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire