Le fric ou l’éternité
Auteur : Paul Chazen
Éditions : Jigal (15 Septembre 2022)
ISBN : 978-2377221721
130 pages
Quatrième de couverture
Ici, la Famille avait toujours régné en maître absolu.
Socrate, lui n’en savait rien et n’en soupçonnait même pas l’existence. Mais
comme au flipper, parfois il y a des rencontres qui bouleversent les destins !
Pour Socrate, ce sera Nino. Et avec lui son cortège de tsunamis. Parce que, il
faut bien le dire, tueur, ce n’est quand même pas un métier comme les autres !
Gratifiant ? Oui, bien sûr. Mais pas facile tous les jours de tenir sans
arrière-pensée la balance du jugement dernier ! Parfois, il suffit d’un rien…
Mon avis
Brut et essentiel ….
…. Comme les rencontres de Socrate tout au long de ce roman
décoiffant, original et prenant.
…. Comme l’écriture de l’auteur.
…. Comme les titres musicaux parsemés au long du récit.
…. Comme une lecture qui fait mouche.
Appelons-le Socrate. Il n’est pas tenté par une petite vie,
presque de misère, comme ses parents. Il a vu certains des siens habiter dans une
espèce de bidonville et berk, ce n’est pas ce qu’il veut. Pourtant, c’est ce qu’il
fait. Un petit boulot, pas beaucoup d’argent, il vivote. Il n’a pas choisi, ni
l’école, ni sa famille. Mais comment changer tout ça ?
Un rien, un regard échangé dans le miroir d’un café et le
voilà de l’autre côté. Tueur à gages à ses heures perdues, largement suffisant
pour améliorer le quotidien.
Avant « il avait traîné sa détresse de longues années, comme une espèce
de bonheur en négatif. »
Et puis il y a eu cette rencontre, improbable, bouleversante en quelque
sorte, mais vivifiante. Maintenant il agit, discrètement, à la demande, et sans
se faire prendre. Ça lui va bien, il est heureux. Lui, il aime le boulot bien
fait, bien fini, bien propre (même si le sang gicle) et il sait se fondre dans
la foule, se faire oublier. Un contrat par ci, un contrat par là et hop les poches
se remplissent. Il travaille seul, c’est mieux et puis d’abord, ça évite les
embrouilles.
Mais peut-on vivre tout le temps comme ça ? Ne
risque-t-on pas de commettre une erreur, d’être doublé, coincé ? La morale ?
Il ne semble pas y penser Socrate, enfin peut-être que c’est ce qu’on imagine …
alors que lui, il voit plus loin …
Avec des descriptions au cordeau, une langue syncopée ne s’embarrassant
pas de fioritures, Paul Chazen manie le verbe avec un doigté exceptionnel,
chaque mot fait mouche comme les coups tirés par Socrate. C’est un livre de
mecs, ils sont là, bien présents, le dernier, Wu, apportant une forme de sagesse…
Est-ce pour autant que ça finira bien ?
Chaque chapitre est ouvert par une citation-proverbe
totalement improvisé (e) où l’humour le dispute à la raison « Pour
changer de place, renverse la situation. » J’ai trouvé ça carrément
jubilatoire, profond l’air de rien et plein de sens même si c’est parfois
surprenant (je pense au scarabée).
J’ai cherché des renseignements sur l’auteur (j’aime bien
savoir ce qu’il en est) et il n’y a pas grand-chose, ce doit être un homme
secret, comme son personnage. Je vais essayer d’en savoir plus.
En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’en moins de cent trente pages, il vous embarque dans son univers et vous y êtes, pris dans les rets, et prêt pour un nouveau titre avec lui !
NB: La bande son est donnée en fin d'ouvrage.
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