"La ballade de Lila K" de Blandine Le Callet

 

La Ballade de Lila K
Auteur : Blandine Le Callet
Éditions : Stock (1 septembre 2010)
ISBN : 978-2234064829
400 pages

Quatrième de couverture

La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge.  Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité.

Mon avis

« …..avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste avec toi sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. « Ex libris veritas ». »

« Je me moquais un peu du contenu des livres. Ce que je recherchais, surtout, c’est le pouvoir qu’il m’accordait. J’arrivais grâce à eux à m’abstraire de ma vie. »

« Mais on ne choisit pas toujours, n’est ce pas ? Parfois, c’est le hasard qui décide pour nous. Ensuite selon les conséquences, on appelle ça la chance, ou le mauvais sort. »

C’est d’une écriture douloureuse, hachée, au phrasé rythmé que Blandine le Callet plante le décor.

Au début du livre, on souffre avec Lila, on a mal pour elle et les mots se choquent, s’entrechoquent pour montrer cette douleur.

Puis Lila apprivoise ses souffrances et nous ? Nous, nous apprivoisons l’écriture de Blandine le Callet, nous avançons pas à pas vers un mieux. Un mieux choisi, orchestré par une Lila qui a compris et qui fait comme si pour qu’on la laisse en paix.

Dans la suite du roman, il y a comme un apaisement dans l’écriture dû à la soumission.

Soumission de Lila a une vie (est-ce une vie ?) réglée, sans imprévu, sans improvisation, une vie où la place des anxiolytiques est primordiale pour vite se stabiliser dès que « ça dérape », dès que ça ne nous appartient plus … Une vie sans saveur, sans couleur (sauf le chat abyssin), sans contact …

Une vie où Milo sera le déclencheur … Une vie où le plus difficile c’est d’accepter l’inattendu …

Cela m’a fait penser à une phrase d’un poète (mais je n’ai ni le poète ni les termes exacts) qui disait en substance :

« Naître …. Vivre …. C’est accepter l’imprévu, l’inattendu, la rencontre … »

Roman d’anticipation ? Bien entendu mais peut-être pas tant que ça …

Nous connaissons tous des personnes qui ont, à portée de mains, ces petites pilules qui aident à accepter le quotidien. Nous sommes tous plus ou moins fichés, surveillés (pensez à ces téléphones portables qui donnent la liberté d’appeler d’où on veut et qui sont si facilement repérables …).

Avons-nous encore de la place pour l’inattendu, la rencontre … ou préférons-nous être « les maîtres » de notre vie et gérer tout comme nous le voulons ?

Ce qui est remarquable dans ce livre, c’est que par sa façon d’enchaîner les mots, les phrases, Blandine le Callet a su nous transmettre et faire vivre les états d’âme de Lila ….

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