Traboule pour l’enfer
Auteur : Patrick Mallet
Éditions : Les passionnés de bouquins (10 Mars 2025)
ISBN : 978-2363511584
260 pages
Quatrième de couverture
Les braquages violents, le commandant Jordan Blak connaît.
C’est sa spécialité. Mais en ce matin brumeux du mois de mars, c’est un
cercueil et son cadavre qui sont partis dans la nature… et ce n’est que le
début des surprises. Des beaux quartiers lyonnais au fin fond des égouts, la
vérité prend des chemins sombres. Au hasard de ceux-ci, le flic se retrouve
confronté à son passé, inavouable. Vite s’engouffrer dans cette traboule avant
que son mensonge ne vienne le détruire. Il ignore que cela le conduira aux
portes de l’Enfer.
Mon avis
Lire un polar qui se passe à Lyon et dans sa banlieue n’est
pas évident pour une stéphanoise. Mais l’auteur n’a pas parlé foot alors c’est
bon ! Et il m’a complètement entraînée dans son univers et dans ses
traboules ! C’est un ancien commandant de police et il sait de quoi il
parle.
C’est une histoire comme je les aime, sombre, avec des
personnages intéressants et une intrigue bien construite. Rien n’est lisse, ni
évident, même les flics ont une part d’ombre.
Jordan Blak et ses coéquipiers sont face à une drôle d’affaire.
Un cercueil a été volé ! À l’intérieur un
cadavre italien. Qui et pourquoi ? Récupérer le corps d’un mort ? Dans
quel but et pour en faire quoi ? À moins que la caisse ne cache autre
chose ? Par quel bout prendre cette enquête ? Par quoi commencer ?
Les indices sont maigres mais toute l’équipe s’y met.
C’est un récit sans temps mort, angoissant car on sent que
la violence peut prendre toutes ses formes, n’importe quand. De plus Jordan est
rattrapé par son passé et il ne sait pas comment agir. Sa vie peut être
bouleversée par ce qu’il choisira de dire ou de faire. J’ai eu beaucoup d’empathie
pour ce personnage. J’aurais voulu l’aider, l’apaiser, avoir des mots qui lui
fassent du bien mais c’était impossible. Que pouvait-il faire ? David son
collègue a peur pour leur amitié et pourtant, il est là pour lui. J’ai trouvé
que la description de leur relation, ce que ça engendre, ce que chacun décide etc.
Tout cela est parfaitement intégré au texte et nous rappelle que les policiers -
ières sont comme les autres hommes et femmes, des êtres humains avec leurs
forces et leurs faiblesses.
L’essentiel de l’intrigue se déroule sur quelques jours avec
un rythme trépidant. Les dates, heures et lieux sont indiqués pour nous donner
les repères nécessaires et chaque chapitre a un titre récapitulatif. Il n’y a
aucun temps mort. Les actions et les dialogues donnent un ensemble vif,
prenant, vivant. C’est également très visuel (je verrai bien ce roman adapté en
téléfilm) et moi qui connais Lyon et les alentours, j’ai pu « suivre »
en direct, comme si j’y étais (mais vu ce qu’il s’est passé, j’étais plutôt
mieux dans mon canapé ; -) )
L’écriture est nerveuse, fluide, plaisante et accrocheuse. Je
n’avais aucune envie de poser mon livre et ça c’est bon signe. J’ai aussi
apprécié que la quatrième de couverture ne soit pas trop explicite (c’est
vraiment un problème lorsqu’un éditeur en dit trop). Quant à la couverture,
sobre, en noir et blanc, elle correspond tout à fait au contenu. Cet homme
seul, de dos, m’a, bien entendu, fait penser à Jordan. Il est entouré de ceux
qui l’aiment et pour qui il compte mais est-il capable d’apprivoiser le bonheur
sans se laisser envahir par ce passé qui revient comme un boomerang ?
C’est tellement compliqué de soutenir quelqu’un qui perd pied
et s’isole, c’est tellement douloureux, frustrant… Patrick Mallet exprime bien
la détresse de ceux qui sont près de lui, quels qu’ils soient.
Je ne connaissais pas cet auteur (un de plus à suivre de
près même s’il est lyonnais…) , ni cette maison d’éditions, et je suis
enchantée de cette lecture.
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