"Les neuf dragons" de Michael Connelly (Nine dragons)


Les neuf dragons (Nine Dragons)
Auteur : Michael Connelly
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin
Éditions du Seuil (16 Mai 2011)
ISBN : 978-2757828304
408 pages

Quatrième de couverture

Harry Bosh est dépêché sur les lieux d’un meurtre, quelque part au Sud de Los Angeles : dans son petit magasin de spiritueux Fortune Liquors, le vieux Monsieur Li a été abattu de trois balles dans la poitrine. Secondé par l’Unité des Crimes Asiatiques en la personne de l’inspecteur Chu, Bosch identifie rapidement un suspect, membre de la mafia locale chinoise. Cette triade, appelée Le Couteau de la Bravoure, apprécie peu l’intrusion de la police dans ses affaires.

Mon avis

Une des difficultés premières avec les personnages récurrents, c’est de bien les « faire » vieillir. C'est-à-dire faire en sorte qu’ils évoluent comme un être de chair, que notre intérêt ne s’émousse pas et que l’envie reste intacte. Un peu comme dans les belles histoires d’amour …

Harry Bosch m’a toujours intéressée, c’est sans doute pour cela que je vais pardonner les imperfections du dernier roman de Michael Connelly.

Une couverture souple avec de belles photos, un livre pas trop lourd, une théière bien remplie, un bon canapé et Harry …
Tout était réuni pour un de ces moments où la lecture est bonheur parce qu’elle vous emporte ailleurs et vous laisse scotché au fauteuil ….

Je me suis levée plusieurs fois …. Pas bon signe ça !

Pas de gros reproches mais quelques uns malgré tout à signaler …

D’abord, une traduction de mauvaise qualité, certaines phrases sont à peine correctes et le vocabulaire m’a semblé mal choisi. Auteur non fautif : excusé (mais quand même, ça gâche un peu … attention la prochaine fois !)
Beaucoup de morts, pas toujours utiles (on aurait pu les assommer et les ficeler) mais ce n’est pas gênant, vu qu’on ne voit pas les images et le sang qui coule partout, donc : excusé !
Des ficelles et des rebondissements énormes assortis de certaines situations peu crédibles: il est tellement difficile de se renouveler (attention à ne pas s’inspirer des autres : le héros qui part en mission dans une autre contrée, c’est du déjà vu) que …. bon ……. excusé !

Des personnages qui auraient mérité une étude psychologique plus approfondi (caractère, choix
de vie …), je sais que Connelly en est capable : pas excusé !
Une intrigue sur Los Angeles peu intéressante : pas excusé !
Un léger abus de dialogues qui ne font rien avancer : pas excusé !

Mais il y a aussi ….

Une excellente approche de la vie à Hong-Kong, de ce que sont les triades avec leurs codes, leur fonctionnement, les croyances des uns et des autres … L’auteur parait s’être bien documenté et au-delà de l’intrigue, c’est une réelle découverte qui, en plus, donne le souhait d’aller plus loin pour mieux comprendre Hong-Kong, les mœurs, les triades, les relations …
Un Harry Bosch, plus père que jamais, qui se met à vibrer quand il sent que sa fille peut souffrir, un Harry Bosch qui devient hystérique (mais qu’aurais-je fait à sa place ?), ne pouvant plus se contenir tant qu’il n’aura pas retrouvé sa progéniture, un Harry Bosch humain, « une vraie tigresse », un Harry Bosch attachant malgré sa mauvais humeur, ses failles, ses erreurs et aussi à cause de cela …. Cet homme n’est pas parfait ! Il vivra avec le poids de la culpabilité, il s’échinera sans doute à trouver le chemin de la rédemption …
Un Harry Bosch décidé à devenir un bon père, au point même de renoncer à la bière dans le réfrigérateur (je n’en bois pas mais ce sacrifice n’est-il pas exagéré ? C’est l’excès qui n’est pas bon, pas la bière elle-même !), un Harry Bosch que je regarderai vieillir volontiers ….


C’est terrible de beaucoup lire, on devient difficile, on supporte moins les imperfections, on ne voudrait que du beau, du bon, bien écrit …
Vous l’aurez compris, ce n’est pas le meilleur Connelly, pas le plus mauvais non plus.
Si vous ne connaissez pas Harry, vous pouvez commencer par celui-ci même si c’est dommage car je pense que vous ne serez pas déçu, les événements s’enchaînent sans temps mort …
Si vous connaissez Harry, vous serez ravi (malgré les quelques défauts) de le retrouver.

Donc …. Bonne lecture !

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