Nostalgie quand tu nous tiens
Auteur: Rodolphe Fontaine
Éditions: Les deux encres (1 er Mai 2012)
ISBN : 978 2 35168 452 8
230 pages
Quatrième de couverture
Lorsqu’un corps sans vie est retrouvé à Rouen, au pied du
pont Flaubert, le commandant de police Marius Korda est persuadé d’une chose :
il a déjà croisé la victime lorsqu’il était en compagnie de son meilleur ami,
Hippolyte Delyon. Alors que l’enquête n’en est qu’à ses balbutiements, un
nouveau meurtre est commis et les deux amis se rendent compte que le passé des
victimes est lié au leur.
Peu à l’aise dans cette affaire, Marius n’hésite pas à
mandater Hippolyte pour mener des investigations non officielles. Mais le
résultat de ces dernières pose un véritable problème : celui par qui les crimes
sont perpétrés semble être la première victime de cette série de meurtres…
Mon avis
Une couverture sobre, un titre écrit à la verticale, une
petite photo en noir et blanc et un livre qui tient bien en mains pour deux
cent vingt-sept pages qui s’enchainent rapidement…
On a tous, dans nos tiroirs, quelques photos de classe, un
peu cornées ou dont les couleurs sont ternies. Parfois, on les regarde, se
demandant qui est le boutonneux du premier rang, le grand qui se cache derrière
les autres ou celle qui porte des lunettes avec un air de première de la
classe. Et puis, il y a les autres, ceux dont on se souvient très facilement.
Ceux-là n’étaient pas « transparents ». Une caractéristique les faisait se
détacher du groupe classe. Soit parce qu’ils avaient une passion, un désir
profond, soit parce que leur physique était « marquant », soit parce qu’ils
étaient régulièrement pris à partie par l’un ou l’autre des élèves pour une
raison le plus souvent assez floue.
Marius Korda, commandant de police, reçoit un dossier sur un
homme mort qui a été retrouvé près d’un pont. Il est persuadé de l’avoir vu
récemment lorsqu’il était avec son meilleur ami, Hippolyte, (ils étaient au
lycée ensemble).
De fil en aiguille ou plutôt de coups de fil en coups de
fil, les deux hommes vont se retrouver face à une situation totalement
complexe.
Le mort semble vivant, d’autres personnes de leur lycée ou
plus précisément de leur classe semblent visées. Et s’ils étaient les prochains
sur la liste ?
Émaillés régulièrement de maximes et de références musicales
glissées d’une façon subtile dans le texte, ce roman mérite le détour.
Les deux amis ont des personnalités intéressantes. Hippolyte
a l’impression de ne plus exister lorsqu’il est avec Marius près de femmes, en
effet, dans ces cas-là, elles ne regardent que son ami.
Malgré tout, pas de jalousie entre les deux hommes.
Ils ne sont pas toujours d’accord, leur fonctionnement dans
la vie quotidienne n’est pas tout à fait le même et chacun des deux porte une
blessure secrète (surtout Marius d’ailleurs et ce qui le fait souffrir est
amené avec une délicatesse emplie de pudeur et laisse imaginer qu’on pourra le
retrouver dans un autre opus) mais ils se respectent et sont inquiets l’un de
l’autre.
Les voilà tous deux embarqués dans leurs souvenirs…. Les
sites sont légion pour retrouver les copains d’autrefois et avec internet les
liens se (re)créent très vite, cliquer sur ******et vous accepterez ******.
comme ami. (Je l’ai bien connu au lycée, qu’est ce que je risque ?)
Ils vont donc reprendre contact avec leurs amis des années
lycée et s’apercevoir très vite que les morts se succèdent dans leur petit
groupe. Hasard ou volonté de tuer ?
Qui, comment et pourquoi ?
L’écriture de Rodolphe Fontaine est fluide, agréable à lire.
Les chapitres se suivent sans aucun problème. La relation entre les deux amis,
avec des « codes » bien masculins apportent un plus à l’intrigue. On peut
reprocher sur la fin, deux ou trois événements qui sont peut-être un peu
exagérés mais ils n’entachent en rien le déroulement global d’une aventure bien
campée.
Il présente certains passages de ses chapitres d’une façon
originale.
Comme ça.
Avec des retours à la ligne.
Pas toujours des verbes, parfois peu de mots.
Et je trouve ça très bien.
Pourquoi ?
Parce que ça donne une vie différente aux mots, un rythme qui n’est plus le
même lors de la lecture.
Rodolphe Fontaine a de beaux jours devant lui car son
écriture si elle n’en est qu’à ses balbutiements, laisse présager de belles
pages….
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