"Un aller retour vers l'aventure de Michel François

 

Un aller retour vers l’aventure
Auteur : Michel François
Éditions : Douro (1 septembre 2024)
ISBN : 978-2384063987
230 pages

Quatrième de couverture

Avoir la vingtaine fin des années 60, mener une existence banale et monotone autour du lycée, et trouver une voie pour sortir de ce piège. Voilà bien le récit de quelques années, qui ont permis à l'auteur de voyager et d'apprendre des langues étrangères. Au cœur de ce récit, sa rencontre avec un personnage mystérieux et charismatique qui lui montrera toutes les facettes de la vie. 

Mon avis

Ce récit commence alors que le narrateur est adolescent. Il part en stage BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). S’il réussit, il pourra travailler en colonie de vacances et gagner quelques sous.  En dehors des périodes de congés, il est au lycée. On va le suivre jusqu’à l’âge adulte.

Il est avide d’expériences et n’hésite pas à dire oui pour partir en Angleterre afin d’apprendre la langue tout en travaillant. Parfois il a besoin d’être guidé, accompagné. Alors, lorsqu’il se retrouve quelques fois seul, il est un peu perdu. Mais il a une capacité à rebondir tout à fait impressionnante. Il a du caractère, de la volonté.

Les années passent. Il relève des défis, n’hésite pas à s’opposer ou partir lorsque ça ne lui plaît pas. Sa personnalité s’affirme, il grandit.  Son caractère prend « de la consistance », de timide et timoré il passe à plus sûr de lui et capable de répondre. Il apprend à vivre et à faire face à de nouvelles situations que nous découvrons, en France ou ailleurs.

C’est avec beaucoup de précision que nous sont narrées les « aventures » de Gérard Martin. Il n’y a pas de temps mort, on le suit avec plaisir, en se demandant ce qu’il va choisir, faire pour avancer. Il a suivi des études de compatibilité mais est-ce ce qui lui convient le mieux ?

Le style est fluide, l’écriture de qualité, l’orthographe impeccable, ce sont déjà de sérieux atouts pour cette lecture. Le texte enchaîne les événements, de temps en temps, il y a une pointe d’humour. Les personnes que rencontre l’auteur interviennent dans sa vie et on découvre que certaines décisions ont été liées à ces entrevues. C’est vraiment intéressant, il n’y a pas de temps mort.

J’ai été agréablement surprise par ce livre qui est une belle découverte !

"Le bonheur sur ordonnance" de Barbara Abel

 

Le bonheur sur ordonnance
Auteur : Barbara Abel
Éditions : Récamier (3 Avril 2025)
ISBN : 978-2385771867
384 pages

Quatrième de couverture

Méline est une mère de famille sujette aux sautes d'humeur. Jusque-là, rien d'anormal. Sauf qu'elle explose à la moindre contrariété et tyrannise son entourage. Ses craquages cachent en vérité une maladie orpheline qui s'attaque au gène du bonheur. Sans traitement, ce mal la tuera. Et de traitement, il n'en existe qu'un : recevoir une dose quotidienne de joie. Mais comment fait-on pour être toujours heureux ?

Mon avis

S’il suffisait d’une ordonnance pour être heureux, ça se saurait, non ? Car, on le sait bien, les antis dépresseurs, ce sont « des béquilles », une aide passagère lorsque ça va très mal, mais ça ne soigne pas le fond…

Méline Valliant est mariée à Vincent, ils ont deux enfants, Oscar et Agnès. Elle vient d’apprendre qu’elle souffre d’une maladie orpheline, très rare. Le gêne H, le gêne du bonheur qui régit les émotions, qui équilibre les sensations face à un émoi très fort, est défaillant chez elle. Elle n’a qu’une solution pour ne pas se laisser débroder par ses ressentis : être heureuse en permanence sinon elle va mourir. C’est ce que lui dit le docteur Leroy lors d’un rendez-vous médical. Assommée par cette information, elle décide de ne rien dire à sa famille et de gérer seule.

Pas de stress, une vie tranquille et ça devrait le faire non ? Sauf que ce n’est pas si simple. La pression est permanente, partout. Au boulot où il faut défendre ses projets, supporter les humeurs des uns et des autres. À la maison, où il faut être la mère parfaite, qui fait face, anticipe, accompagne les enfants à l’école…Face à la famille élargie, aux amis qu’il faut écouter sans se plaindre. Etc. Méline s’est oubliée, elle n’existe plus que pour les autres, pour leur bonheur à eux mais le sien ? Il est où ?

Sous de dehors légers, ce livre aborde le poids que la société fait peser, les « il faut, c’est mieux ainsi », il est important de rester dans la norme, sans faire de vagues. Pour Méline, c’est impossible, les contrariétés, l’angoisse, tout cela fait monter en elle d’irrépressibles colères. Elle rentre alors en crise et lâche en hurlant tout ce qu’elle a gardé en elle.  Le problème, c’est que ça la prend sans prévenir (ou si elle le sent, elle n’arrive pas à se contenir), elle est alors sans filtre, grossière (c’est amusant ce qu’elle peut crier….) Tout cela la met dans des situations improbables (dont elle a honte a posteriori) entraînant des dégâts collatéraux. C’est compliqué pour elle mais aussi pour tous ceux qu’elle côtoie. Comme elle n’en parle pas, personne ne la comprend…

Elle cherche comment s’en sortir, trouve quelques idées, qui fonctionnent un temps. Elle doit revoir ses priorités. Son mari prend peur devant ses comportements imprévisibles. Et elle tout lui échappe. Elle est en train de se perdre et de perdre ceux qu’elle aime…

Le trait est forcé, caricatural et c’est volontaire. C’est d’ailleurs ce qui rend ce livre drôle. Mais derrière le sourire, on peut se questionner ? C’est quoi être heureux ? Ai-je le temps de profiter de chaque instant de bonheur ? Quelle image je donne de moi ? Celle d’une personne forte, toujours contente ? Ai-je la possibilité de me montrer plus vulnérable, de me poser, d’être soutenue ?

L’écriture est pétillante, les événements donnent du rythme, permettent à chaque protagoniste de se dévoiler un peu plus. Les passages avec les enfants sont jubilatoires.

Ce récit est plaisant, bien rédigé, bien ficelé. Il nous permet de réfléchir à nos choix, notre attitude, nos désirs profonds, nos envies. Le bonheur ? Il appartient, sans doute, à chacun de nous, de le construire …

"Cargo blues" d'Audrey Sabardeil

 

Cargo blues
Auteur : Audrey Sabardeil
Éditions : Le bruit du monde (3 Avril 2025)
ISBN : 978-2386010484
384 pages

Quatrième de couverture

Vivre accoudé à un balcon suspendu au-dessus de la Méditerranée est un privilège. C'est le quotidien de Fab, qui navigue entre Corse et continent sur le Pascal Paoli. À quai, deux êtres chers l'attendent, son amie d'enfance Angelica, et Charlie, qu'il aime comme un fils. Lorsqu'une nuit, un drame les percute, son équilibre vacille. Une fusillade au pied d'un immeuble qui aurait pu n'être qu'un banal fait divers marque le début d'une longue cavalcade et Fab se retrouve pris dans un engrenage vertigineux au cœur de différents trafics.

Mon avis

Ce roman nous offre une immersion au cœur de Marseille, avec un récit très réaliste.

Angelica et Fab sont amis depuis l’enfance. Mère célibataire d’un petit Charlie, elle est assistante sociale et doit souvent se déplacer dans des quartiers un peu difficiles. Lui, il travaille sur les bateaux. Lorsqu’il est en repos, elle sait qu’elle peut compter sur lui. Une nuit, alors qu’il se rapproche du port pour quelques jours, elle l’appelle, totalement affolée. Elle est dans son appartement avec son fils mais elle entend des coups de feu à l’extérieur, elle est effrayée. Il la calme et lui promet de venir le lendemain.

Quand ils se retrouvent, elle lui apprend que le fils de la voisine a été tué, elle ne comprend pas, un gosse sans histoire, du moins en apparence…. Fab la rassure et lui conseille d’être prudente, entre autres lorsqu’elle va chercher ou compléter des dossiers à domicile. En effet, il y a une certaine tension dans l’air dans les coins où elle se rend. Elle promet. Elle n’est pas tout à fait consciente des dangers auxquels elle s’expose. Elle pense qu’elle est connue des habitants (ce qui est vrai) et qu’elle ne court aucun risque…. Lui, il est plus mitigé et lui rappelle d’être vigilante.

Les événements qui s’enchaînent donnent plutôt raison à Fab. Il se retrouve entraîné dans une histoire qui le dépasse. Dans un premier temps, il voudrait se tenir loin de ces magouilles, de cette violence, de cette noirceur mais il change d’avis. Il croise une jeune femme, qu’il avait déjà vue et se pose des questions sur ce qu’elle vit. Alors il creuse, il fouine.
Elle est dans une situation délicate, dont elle ne peut pas s’extirper. Fab découvre des faits terribles de malversation, de triche sur l’immobilier (pour remporter des marchés publics), de corruption, de violence… Il ne supporte pas ce qu’il entrevoit, il a besoin d’agir.

Il ne sait pas que tout cela, ça craint, qu’il va être embarqué dans une spirale infernale. Il est face à l’horreur, l’angoisse est permanente. Écœuré, dégoûté de ce qu’il entrevoit. Mais, ça le rend plus « fort », il a encore moins envie de laisser passer de telles exactions, de tels comportements. Il ne lâche rien. Quelques rencontres lui permettent d’avancer, d’autres le confortent dans ses choix, certaines le mettent en danger…. Mais il continue car, au cœur de lui, la révolte et la colère grondent, il ne peut ni supporter, ni tolérer des attitudes sans foi ni loi.

Audrey Sabardeil a vécu à Marseille, elle connaît cette ville, capable du meilleur comme du pire. Elle a une écriture digne des plus grands écrivains de livres noirs. Il y a du rythme, des rebondissements, des personnages charismatiques, du suspense. Elle nous présente une cité phocéenne gangrénée par la débauche, la perversion. On est loin du soleil et de l’accent chantant. C’est une bourgade où certains souffrent en silence, où la peur noue le ventre de quelques-uns. Comment vivre en harmonie lorsque la drogue déforme les pensées, lorsque l’appât du gain dérègle les rapports humains ? Humain ? Le sont-ils, ceux qui trempent là-dedans ?

J’ai lu ce livre d’une traite, il est prenant, bouleversant, intéressant (car on sent bien, on sait bien que la réalité est proche de ce qui est décrit). C’est une vraie « peinture sociale » et c’est excellent !

"Brazilian Playboy" de Joe Thomas (Playboy)

 

Brazilian Playboy (Playboy)
Auteur : Joe Thomas
Traduit de l’anglais par Jacques Collin
Éditions : Seuil (4 Avril 2025)
ISBN : 978-2021569834
290 pages

Quatrième de couverture

Mars 2016, São Paulo. Alors que la campagne pour la destitution de la présidente Dilma Rousseff bat son plein, l’Avenida Paulista est prise d’assaut par ses sympathisants, opposés aux forces de l’ordre. Sur la Praça Alexandre de Gusmão gît le corps ensanglanté d’un jeune homme de bonne famille. L’inspecteur Mario Leme, rencardé par un indic, est le premier sur les lieux. Sans attendre, la police militaire l’embarque, bien décidée à lui faire porter le chapeau. Leme n’a pas le choix : s’il veut s’innocenter, il doit identifier la victime et le meurtrier.

Mon avis

Le Brésil, tu l’aimes ou tu le quittes ?

L’auteur est né à Londres mais il a longuement vécu au Brésil. Il est donc « en terrain connu » lorsqu’il situe son roman à São Paulo, en Mars 2016. À cette époque, les manifestations contre ou pour la présidente Dilma Rousseff se multiplient. Réélue de justesse en 2014, certains l’accusent de corruption, d’autres la soutiennent, elle est sur la corde raide. Elle sera d’ailleurs destituée, pour maquillage de comptes publics, en Août de la même année.

Les habitants ne sont pas heureux, la ville est sous tension permanente. Les inégalités sociales, les magouilles, la chute libre de l’économie, tout cela mis bout à bout crée un climat malsain où chacun se méfie de tout le monde. La confiance est morte. À tel point que s’il leur fallait voter demain, les brésiliens ne sauraient pas vers qui iraient leurs voix. L’atmosphère est plutôt morose et de nombreuses personnes ne sont pas épanouies.

Dans ce livre, on a plusieurs entrées.

Les articles d’Ellie, journaliste d’investigation. Elle écrit dans un magazine en ligne et ose dire ce que certains pensent tout bas. Elle pose des mots sur les faits, sans langue de bois.

On suit également l’inspecteur Mario Leme de la police civile. Il est veuf et a une bonne amie dont il se sent amoureux. Alors qu’il se promène, un de ses indics l’aborde et l’envoie dans un parc pas loin. Il y découvre un beau gosse assassiné mais deux policiers militaires l’embarquent puisqu’il est le seul sur place. S’il ne veut pas être accusé, il faut qu’il comprenne ce qu’il s’est passé afin d’être innocenté.

On découvre également Roberta, une étudiante qui a un petit ami playboy.

Le mort du parc a tout d’un jeune homme plein aux as mais personne ne signale sa disparition, ce qui est vraiment bizarre. Où a-t-il pu récupérer sa fortune ? Est-il l’un des « doleiros », convoyeur virtuel qui blanchit et rapatrie l’argent sale ? Leme va devoir mener des investigations, discrètement, en ne se faisant pas piéger par des situations mises en scène pour le coincer. Il doit naviguer entre ceux de tout bord qu’il côtoie et ce n’est pas évident car cela lui demande beaucoup d’adaptation.

Les personnages sont présentés en quelques lignes mais c’est suffisant pour percevoir leur caractère et les cerner et on se questionne sur leurs choix, que vont-ils faire ? Qu’aurait-on fait à leur place (déménager ?)

Avec une écriture sèche (merci au traducteur), sans fioriture, des descriptions précises, pointues et une ambiance tendue où la tension monte, Joe Thomas nous présente une ville gangrénée par la débauche. La moralité n’est pas une priorité, et quelques-uns entendent bien diriger les événements à leur guise sans se soucier des dégâts collatéraux. Les policiers se laissent acheter, les malfrats ont des accords avec les gouvernants, peu sont dignes de confiance et ceux qui le sont peuvent s’interroger. Où se situe le risque d’être trop honnête ?

Entre la « vision idéologique » du gouvernement sur l’absence de corruption dans le pays, et la réalité du terrain où la plupart s’accordent à dire qu’elle est systémique, il y a un gouffre. Où est la vérité ? Probablement entre les deux …

Mêlant avec brio faits réels et fiction, ce récit exigeant demande une attention soutenue au lecteur afin d’en percevoir tous les aspects. Il est particulièrement réussi.

NB : en fin d’ouvrage, un glossaire pour les expressions brésiliennes.

"L’adoption Cycle 2/ Tome 2 : Les repentirs" de Zidrou & Arno Monin

 

L’adoption Cycle 2/ Tome 2 : Les repentirs
Auteurs : Zidrou (scénariste) & Arno Monin (dessinateur, coloriste)
Éditions : Grand Angle (26 Avril 2023)
ISBN : 978-2818989364
72 pages

Quatrième de couverture

Jusqu'à présent, sa mère s'appelait Guerre, son père Exil... Désormais, ils ont pour noms Trahison et Abandon. Gaëlle et Romain ont adopté Wajdi, 10 ans, qui a grandi dans l'horreur de la guerre au Yémen. Mais la nouvelle vie française du jeune garçon n'est pas simple. Méfiant, endurci par les combats et les souffrances, et ne parlant pas un mot de français, Wajdi interprète mal les gestes les plus simples. Les heureux parents adoptifs vont vite déchanter, confrontés aux premières rébellions. Au gré des difficultés, le couple hésite à confirmer sa demande d'adoption.

Mon avis

Zidrou et Monin ont fait plusieurs albums sur le thème de l’adoption, ils vont deux par deux. Celui-ci est le second du « Cycle 2 » (il y a trois cycles pour l’instant).

Les Guitry ont deux grands enfants et après quelques démarches un peu longues, Wajdi arrive chez eux. Face aux difficultés, ils se questionnent sur le choix de cette adoption. Les papiers officiels ne sont pas arrivés, n’est-ce pas l’occasion de revenir sur cet engagement ?

Wajdi, de son côté, a perdu tous ses repères et il s’interroge probablement sur sa place parmi « ses inconnus » si maladroits avec lui. Il fugue…

Dans cet album, la grand-mère dit quelque chose de très beau.

« Une maman ça ne demande pas grand-chose à la vie.
L’écho du rire de ses enfants lors d’une partie de cache-cache.
Un câlin en regardant la télé.
Une confidence un soir de rupture.
Un joli dessin rempli de cœurs rouges… »

Elle dit ça en parlant à sa fille, mais ce serait la même chose pour un papa.

Cette bande dessinée s’adresse à des adolescents ou des adultes. Le sujet est grave, traité avec intelligence et soutenu par des dessins très expressifs et superbes.

"L’adoption Cycle 2 / Tome 1 : Wajdi" de Zidrou & Arno Monin

 

L’adoption Cycle 2/ Tome 1 : Wajdi
Auteurs : Zidrou (scénariste) & Arno Monin (dessinateur, coloriste)
Éditions : Grand Angle (29 Septembre 2021)
ISBN : 978-2818976890
72 pages

Quatrième de couverture

Originaire du Yémen, Wajdi a grandi dans l'horreur de la guerre. Une enfance brisée par les combats, les privations, les souffrances. Après de longs mois d'attente, Gaëlle et Romain accueillent enfin Wajdi chez eux. Méfiant, endurci par la force des choses et ne parlant pas un mot de français, l'enfant de 10 ans s'effraie des moindres bruits du quotidien et interprète mal les gestes les plus simples. Les heureux parents adoptifs vont être très vite confrontés aux premiers « non », aux premiers troubles de l'adolescence et aux premières rébellions.

Mon avis

Zidrou et Monin ont fait plusieurs albums sur le thème de l’adoption, ils vont deux par deux. Celui-ci est le premier du « Cycle 2 » (il y a trois cycles pour l’instant).

Les Guitry ont deux grands enfants et après quelques démarches un peu longues, Wajdi arrive chez eux. C’est un yéménite de dix ans. Il a fui son pays en guerre avec sa famille mais lui seul est encore en vie. Il ne parle pas français, tous les bruits l’effraient. Les personnes nouvelles ne le mettent pas à l’aise. Le changement est trop important pour lui, c’est terrible. Il fait des crises, se montre énervé voire violent.

Les auteurs montrent bien, à travers leurs magnifiques dessins et les dialogues, la difficulté tant pour les parents adoptifs que pour le jeune garçon. Ils sont maladroits, se sentent impuissants. Le barrage de la langue le bloque, tout est nouveau, différent. Chacun est mal à l’aise et la communication est ardue.

L’adoption d’un enfant « déjà grand » est parfois compliquée, surtout si l’échange de paroles est impossible dans un premier temps. Malgré la bonne volonté de ceux qui accueillent Wajdi, rien n’est simple. Son histoire personnelle est si lourde…

Des illustrations très réalistes, un contenu bouleversant, une très belle bande dessinée.



"Bigoudis & petites enquêtes - Tome 6 : Panique chez les petits vieux" de Naëlle Charles

 

Bigoudis & petites enquêtes - Tome 6 : Panique chez les petits vieux
Auteur : Naëlle Charles
Éditions : Archipoche (3 Avril 2025)
ISBN : 979-1039206259
500 pages

Quatrième de couverture

D'étranges incidents surviennent à l'Ehpad de la petite bourgade alsacienne de Wahlbourg... Alerté, le lieutenant Quentin Delval suggère aussitôt à Léopoldine Courtecuisse d'aller discrètement à la pêche aux renseignements. Personne n'est aussi doué qu'elle pour ce genre de mission. En contrepartie, son fils Tom pourra effectuer son stage à la brigade.

Mon avis

Miss Marple des bacs à shampoing est de retour ! Quel bonheur de retrouver son énergie, son humour et sa volonté d’en découdre avec ceux qui la titillent !

C’est la sixième et avant-dernière aventure de Léopoldine (Léo, la coiffeuse) et Quentin Delval (le gendarme), si j’interprète bien l’avant-propos. Sans doute pour éviter de nous lasser et puis le cœur de tout ça, c’est une petite ville et tout le monde ne peut pas être trucidé ! Mais bon, pour l’instant, ce n’est pas terminé donc pas de moral dans les chaussettes, simplement le plaisir de partager ce roman aussi riche que les précédents.

Léopoldine est associée avec Magalie, sa meilleure amie et elles tiennent un salon dans la galerie marchande. Comme souvent, les clients, et surtout les clientes, bavardent, les confidences et ragots sont légion. C’est le dernier endroit où on cause, comme on dit !

Denis, un copain de Quentin, vient le voir à la brigade. Il lui explique que son grand-père, à l’EHPAD, se plaint de certains faits surprenants, des objets qui se déplacent dans des endroits incongrus, entre autres. Rien de très méchant, mais le climat n’est pas à la sérénité. Comme Léo fait une permanence le lundi sur place pour peigner les anciens, Delval lui suggère d’interroger discrètement quelques résidents. En fouinant un peu (ça, elle adore !) elle découvre une lettre anonyme dans le bureau des cadres. Elle s’empresse de la montrer au lieutenant. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de mener quelques investigations ? D’autres choses sont probablement plus urgentes…

Mais, de nouveaux actes de malveillance sont commis et le duo de choc reprend du service ! Comme pour les autres tomes, on alterne avec le point de vue de Quentin et celui de Léopoldine, chacun s’exprimant en disant « je ». Quelques fois, ils parlent d’une même situation mais chacun son ressenti et son approche. Léo est « associée » aux policiers qui lui demandent de l’aide, ce qui ne plaît pas à tout le monde. C’est difficile pour elle, d’autant plus que sa copine Mag est bizarre en ce moment. Alors que, d’ordinaire, elles ne se cachent rien, là, elle se tait et Léo est de plus en plus intriguée. Elle doit tout gérer : la boutique, les humeurs de sa camarade et ses deux ados (son fils est en stage de troisième avec les gendarmes et il jubile).

 Bravo à Naëlle Charles qui a su se renouveler ! Ce n’est pas évident vu qu’il n’y a pas pléthore de personnages (rappelés dans les premières pages pour ceux qui prennent la série en cours de route) et une bourgade, à taille humaine, où ça se déroule. En mêlant un peu plus son fils, Tom, aux recherches, elle apporte un vent de fraîcheur, un franc parler et un œil neuf. C’est une excellente idée. De plus, elle remue le passé de certains protagonistes avec des liens bien « ficelés » et mis en place au fil des chapitres.

Dans ce livre, elle aborde « l’amour » sous divers angles, à des âges variés avec le pourquoi des réactions des uns et des autres, le tout en essayant de résoudre une mystérieuse affaire. Ces protagonistes principaux ont pris de la consistance depuis le premier récit. On les sent de plus en plus vivants et présents, on a l’impression de retrouver des familiers qu’on côtoie dans la vie réelle avec leurs qualités et leurs défauts.

Je me suis régalée. Comique de situation, tensions, suspense associés à une écriture pétillante, que demander de plus ? C’est parfait !