Discours du chef Seattle
patrimoine commun de l’Humanité
Retranscrit par Éric Derrien
Illustré par Delphine Dumont
Éditions au Pluriel (5 Septembre 2025)
ISBN : 978-2492598210
46 pages
Quatrième de couverture
Quand il fut prononcé en 1854, ce discours d’un chef indien
connut diverses traductions par des missionnaires et par des militaires. Il
s’en suivit deux formes de censures, l’une religieuse, l’autre stratégique...
Mon avis
Ce livre est un petit bijou tant par le contenu et la forme (texte
et illustrations) que par le message qu’il transmet.
Éric Derrien est passionné de cultures sioux et
amérindiennes (comme je le comprends, moi qui ai pleuré en lisant « Petit
Arbre » et « Pleure Geronimo »). Il a étudié plusieurs versions
du discours du chef Seattle et après les avoir confrontées, il a retranscrit ce
que nous découvrons. Il a voulu être le plus proche possible de ce qui a été énoncé
devant le représentant du gouvernement des États-Unis.
Pour rappel, il était proposé aux indiens de « vendre »
leurs terrains aux américains et de s’installer, entre eux, tranquillement (!),
dans une réserve… Ils sont restés dignes mais leur chef a parlé.
Le chef Seattle (1786-1866), comme ses semblables, était un
sage (pour eux, on devrait mettre une majuscule à Sage). Il avait tout compris
sur le rôle de la terre nourricière, du respect de la planète et de l’importance
de la transmission aux générations futures, avec respect et intelligence.
Il parle de l’importance des traditions, de la terre qui accueille
ceux qui sont morts pour que le lien reste. Il explique que la terre est sacrée
et que si les blancs s’y installent, ils devront comprendre ça pour la chérir et
l’honorer. Pour eux, la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui
appartient à la terre.
Je ne vais pas détailler tout ce qui est écrit dans ce texte
magnifique mais il est encore d’actualité. Le lire, le faire lire, est un moyen
de faire venir des échanges, une discussion sur l’attitude de ceux qui « oublient »
que préserver notre planète, vivre en harmonie avec la nature et les autres est
indispensable
Les illustrations de Delphine Dumont ont été faites au stylo
bille, c’est stupéfiant, bluffant ! Il y a plusieurs portraits (inspirés
des photos d’Edward Curtis) et ils sont tous très expressifs et emplis d’émotions.
Leur format réel est de 21 cm par 28 cm et chacun représente 70 à 90 heures de
travail ! Le rendu est beau, très délicat. Le trait est d’une finesse
extraordinaire.
Cette lecture m’a beaucoup émue, c’est le genre de recueil
qu’il faut laisser à porter demain !
